«Ma motivation est de faire travailler des gens de la région»
VAL D’HÉRENS Sur les hauts d’Hérémence, l’hôtel Eringer et le spa attenant pourraient bientôt appartenir au même homme, le président de la société Loreto Holding SA, Pietro Santisi.
«C’est le plus beau spa d’Europe» Pietro Santisi le jure, il est objectif. Le propriétaire de l’hôtel Eringer, sur les hauts d’Hérémence, aux Masses, qui est aussi l’un des principaux actionnaires du spa attenant, tenait à nous faire visiter le complexe.
«Depuis l’ouverture des bains le 22 décembre les chiffres sont inespérés, l’affluence est excellente et seuls 16% des visiteurs sont des clients de l’hôtel, tous les autres sont des gens installés dans la région», poursuit le président de la société Loreto Holding SA.
Sexagénaire italien arrivé en Suisse à l’âge de 18 ans, Pietro Santisi est un autodidacte. Il fonde en 2007 Loreto1 Trading SA, une agence immobilière qui gère plus d’un millier de logements dans la plaine valaisanne. Avec une fortune estimée entre 300 et 400 millions, l’homme est classé dans le top 300 des personnalités les plus riches du pays.
L’exploitation du spa pas encore déterminée
Retour à Hérémence où, aujourd’hui, ces thermes sont la propriété et sont exploités par la Foncière de la Dixence SA, détenue par Pietro Santisi et Jean-Daniel Masserey, du bureau mjd Architectes SA. Le duo reprenait majoritairement l’actionnariat de la société en 2019, donnant un coup de boost à un projet devisé dans sa totalité à 120 millions de francs.
Cinq ans plus tard, le spa pourrait toutefois être entièrement racheté par Pietro Santisi. Les tractations sont en cours. Et l’homme est motivé. «C’est mon bébé, mon bijou.»
Un changement d’actionnariat qui pourrait entraîner des conséquences dans l’exploitation des thermes. Alors que Valvital, groupe français spécialisé dans les cures thermales, est annoncé depuis plusieurs mois, Pietro Santisi nous affirme aujourd’hui qu’il pourrait changer d’avis.
«Tout est ouvert. Je n’ai de mon côté jamais rencontré les représentants de Valvital. Mais je ne suis pas convaincu qu’on ait besoin de travailler avec un groupe étranger. Moi, ma motivation, c’est de faire travailler des gens de la région, comme on l’a fait avec les corps de métiers qui ont pris part à la construction du complexe.» L’homme d’affaires le répète, il veut favoriser «l’économie de proximité».
Dans la même veine, les bains proposent des prix avantageux pour les gens du coin. Les populations des communes d’Hérémence et de Saint-Martin, qui ont cédé à la Foncière de la Dixence les eaux de la source thermale de Combioula pour les huitante prochaines années, bénéficient ainsi de rabais. L’entrée est de 30 francs contre 40 normalement pour les adultes et 15 francs contre 20 pour les moins de 16 ans.
L’eau thermale d’ici à l’été prochain
L’organigramme définitif de cet immense complexe, qui comprend encore un restaurant – également propriété de Pietro Santisi – des appartements, ou une résidence Swisspeak livrée l’été prochain, n’est donc pas encore tout à fait définitif.
Dans tous les cas, si l’exploitation devait revenir au groupe français, l’arrivée de celui-ci n’interviendrait pas avant le mois de juin et la fin des travaux de pompage de l’eau thermale.
Des travaux qui avaient notamment été retardés par une opposition du WWF. L’organisation reprochait au projet de pomper de l’eau pour l’amener de 900 à 1700 mètres d’altitude. «Mais l’eau drainée des terrains et réinsérée dans le système à des fins de turbinage est supérieure à celle que l’on pompe», précise Hélène Masserey, collaboratrice du bureau mjd Architectes SA.
Déjà du changement à la direction de l’hôtel
Autre changement, l’hôtel Eringer, exploité par le groupe Valotel Alpine Management SA, a décidé de se séparer de son directeur. Il a été remplacé en décembre par Maxime Vitoux, spécialisé dans les ouvertures et les réouvertures de complexes alpins.